Le secret de la Licorne (1943)

© Hergé/Moulinsart

  En pleine Guerre, Hergé décida de livrer un pur récit d’évasion. Quoi de plus adapté qu’une chasse au trésor ?

  C’est ainsi que nous embarquons à bord de la superbe « Licorne », dont le naufrage nous est conté par un capitaine Haddock surexcité.

  Comme à chaque fois, Hergé nous livre un début de récit flamboyant, où Tintin achète une maquette de bateau à la brocante, tandis qu’un pickpocket sévit en ville. Les Dupondt sont sur la piste.

  Remarquablement menée, cette histoire nous dépayse en proposant le plus long flash-back historique de la saga.

  Si la dernière partie de l’album est plus classique, elle est cependant indispensable puisque nous nous retrouvons pour la première fois au château de Moulinsart et le brave Nestor est déjà en service dans la place.

  De même, la résolution de l’énigme des trois parchemins est fort astucieuse et la conclusion nous laisse sur notre faim, avec la promesse d’une belle suite.

  L’histoire amorcée dans « Le secret de la Licorne » est universelle puisque nous assistons à une chasse au trésor dans la grande tradition (on pense aux classiques comme Robert Louis Stevenson ou encore Jules Verne).

  Steven Spielberg et Peter Jackson ont fait le bon choix en prenant cet album comme base principale de leur film en 2011. Le mélange des genres y est remarquablement dosé (mystère, aventure, Histoire, intrigue policière à plusieurs inconnues – l’homme abattu en ville, l’affaire du pickpocket – le tout se croisant avec brio).

  Je vois « Le secret de la Licorne » comme le premier épisode d’une série de 4 albums où l’aventure et l’évasion sont aux premières loges. Les récits y sont menés avec grand talent, presque tous les éléments fondamentaux de la série sont en place et l’apport d’un certain Edgar P. Jacobs n’est pas complètement étranger aux qualités des histoires et des ambiances.