Le Temple du soleil (1949)

  Suite immédiate des « 7 boules de cristal », cet album clôture une histoire qui avait commencé à paraître pendant la guerre. Autant dire que le dénouement se fit attendre !

  Hergé signe là le dernier volet d’une belle série renouant avec la grande Aventure. Il va ensuite orienter différemment les quelques récits à venir et les ambiances donneront également un autre ton, plus moderne peut-être, à la saga.

  Contrairement au tome précédent, « Le Temple du soleil » m’a moyennement emballé. Autant je trouve la partie périple en forêt / montagne / grotte (lorsque les personnages vivent mille dangers) assez sympathique, autant la dernière partie de l’album où Tintin et ses compagnons sont prisonniers des Incas fonctionne moins bien. Pour ma part, il s’agit avant tout, je pense, d’un manque de crédibilité. Certains rebondissements sont un peu tirés par les cheveux et la fameuse éclipse solaire n’est pas le seul qui me pose problème.

  Peut-être Hergé est-il tombé dans un travers fréquent chez de nombreux scénaristes à savoir que, à force de pousser la difficulté, on finit par tomber dans des facilités regrettables pour sortir ses personnages de situations critiques. C’est en tout cas l’impression que j’ai eue.

  Mais l’album est loin d’être déplaisant, il est simplement plus faible que les précédents (Hergé avait placé la barre très haut, il faut le dire). Graphiquement, il vieillit très bien : comme pour le précédent, j’ai lu la version fac-similé.

  Malgré mes réserves, « Le Temple du soleil » reste un récit emblématique de la saga : c’est lui qui a servi d’inspiration pour le premier dessin animé mettant en scène Tintin au cinéma, une comédie musicale en a été tirée il y a quelques années et on parle de ce titre comme possible base du second épisode de la trilogie menée par Spielberg et Jackson (qu’on n’en finit d’ailleurs pas d’attendre !).

© Hergé/Moulinsart