Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 15:41

  Beaucoup de choses nouvelles avec cette quatrième aventure : tout d’abord, elle amorce le fonctionnement qu’Hergé utilisera à quatre reprises avec ses histoires, celui du diptyque. « Les cigares du pharaon » s’achèvent sur des questions laissées sans réponse, et la suite est officiellement annoncée au bas de la dernière planche.

  L’énorme pas en avant que constitue cet album se situe au niveau du scénario. Cette fois, les événements s’enchaînent en suivant une trame plus construite, plus élaborée, et si l’action et le suspense restent des éléments incontournables, ils servent judicieusement un récit tout à la fois policier, exotique et fantastique.

  Du côté des personnages, « Les cigares du pharaon » marquent l’entrée en scène des fameux Dupondt (qui avaient fait un caméo au début de « Tintin au Congo »), qui passent leur temps à vouloir arrêter Tintin. Dès le départ, Hergé n’en fait pas des flèches, mais des bons bougres qui veulent faire leur boulot, même s’ils le font mal.

  Rastapopoulos, ennemi juré de Tintin, apparaît également dans cette histoire, sauf que, à la fin de l’album, nous ne savons pas encore que c’est lui le grand chef de la bande après laquelle court notre ami reporter.

  Enfin, le Professeur Siclone, premier savant apparaissant dans la saga (ce ne sera pas le dernier), évoque furieusement le futur Professeur Tournesol, par son côté excentrique. Il passe d’ailleurs du stade d’illuminé au début de l’album à celui de fou complet, une fois qu’il a été empoisonné !

  Tandis que Tintin poursuit son tour du monde amorcé dès le premier épisode de la série (on découvre un nouveau pays à chaque fois), l’intrigue des « Cigares du Pharaon » annonce des récits à venir comme « Les 7 boules de cristal » (le côté malédiction) et des situations récurrentes (les Dupondt voulant arrêter le héros, par exemple).

  L’aventure est bel et bien au rendez-vous dans cette bande dessinée, et les dessins qui marquent encore une avancée par rapport aux précédents titres contribuent aux qualités de cet album.

© Hergé/Moulinsart

© Hergé/Moulinsart

Partager cet article
Repost0
19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 10:16

  Avec cette nouvelle aventure, la série des Tintin arrive à un tournant : nous sommes encore dans une histoire ponctuée de facilités et de situations absurdes, mais le charme commence à opérer : peut-être est-ce le fait que l’action se déroule aux Etats-Unis, toujours est-il que ce sont des aventures bien sympathiques que vivent Tintin et son inséparable Milou. Les Indiens sont parfois traités comme l’étaient les Congolais dans l’album précédent et cela nuit évidemment à l’image des premiers récits d’Hergé. Mais n’oublions pas qu’il se rattrapera sérieusement dans des albums ultérieurs.

  De toute façon, il fallait bien poser les bases : Hergé était jeune, enchaînait les publications à un rythme soutenu, et dès le prochain épisode, il allait régler une bonne fois pour toutes les problèmes narratifs de ses histoires.

  Reste donc une BD agréable à lire, au scénario certes pas très dense (l’adaptation en dessin animé du début des années 90 est deux fois moins longue que la plupart des autres épisodes), mais qui passe en revue toute l’imagerie que l’on a en tête quand on pense à l’Amérique à cette époque : les Indiens donc, la tenue de cow-boy, les poursuites à cheval, le héros attaché sur les rails tandis qu’un train arrive, les gangsters armés de revolvers (Al Capone est présent !)… même l’humour fonctionne mieux. J’aime beaucoup ces quelques cases, lorsque du pétrole est découvert et que l’on assiste à la rapide construction d’une ville, Tintin se retrouvant bien vite en complet décalage avec son environnement.

  Quant à cette version en couleurs (celle que j’ai relue, donc), on peut la trouver supérieure à celle de « Tintin au Congo », un peu plus riche et fouillée, ce qui achève de placer « Tintin en Amérique » un cran au-dessus de ses deux prédécesseurs…

 

© Hergé/Moulinsart

© Hergé/Moulinsart

Partager cet article
Repost0
1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 11:48

  Dans la chronologie de la série, « Tintin au Congo » est le premier album à avoir bénéficié d’une refonte en couleurs quelques années après sa publication en noir et blanc. Il reste cependant l’un des épisodes les plus faibles de la saga (le plus faible ?). Souffrant du même défaut que la précédente aventure – un scénario plus que léger, une incontestable naïveté ambiante, peu de cohérence dans l’ensemble – et ponctué de rebondissements douteux (tous les animaux tués de la façon la plus gratuite, des situations parfois invraisemblables), la polémique avait été virulente, il y a quelques années de cela : cette bande dessinée avait été critiquée pour son exposition du colonialisme, entre autres. Attaquer cette œuvre d’Hergé des décennies après sa publication est juste ridicule, surtout pour des problèmes qu’il est nécessaire de resituer dans le contexte de l’époque. Car, datée, cette deuxième aventure l’est incontestablement.

  « Tintin au Congo », tout comme son prédécesseur, est un album qui perd certainement de son charme au fil du temps. Mais il a le mérite de faire le lien avec le 3e épisode, clairement évoqué en fin de récit, et de montrer, grâce à ses défauts, l’évolution du dessinateur-scénariste au fil de sa carrière.  

© Hergé/Moulinsart

© Hergé/Moulinsart

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2013 5 26 /07 /juillet /2013 17:11

 

  Ayant entrepris une énième relecture de la saga des albums signés Hergé, je commence forcément avec le mythique « Au Pays des Soviets », réédité seulement dans les années 80, et pourtant publié en épisodes dès 1929.

  Comme dans mon souvenir, il ne s’agit pas là du meilleur album de la série, loin de là. Son importance est finalement plus historique (voire nostalgique, vu le trait et l’absence de couleurs) et il est probable que bien des enfants lecteurs de Tintin aujourd’hui sont rebutés par cette bande dessinée. Le coup de crayon d'Hergé est encore celui d’un débutant, même si un certain dynamisme se dégage des cases. L’action est permanente, on a presque droit à une scène complète toutes les deux planches. Les événements sont à la fois rocambolesques, imprévisibles, parfois incohérents mais on ne peut s’empêcher de voir dans ce premier essai les bases des albums à venir. Hergé fonctionnera en effet, au moins dans les deux aventures suivantes, avec des mécanismes narratifs très proches de ceux que l’on trouve ici : nous sommes dans du pur feuilleton, Tintin passe son temps à échapper à des pièges, le récit ne va guère au-delà.

  « Au Pays des Soviets » est donc à replacer dans un certain contexte : le réalisme dont sera par la suite imprégnée la série est ici totalement absent et Hergé devait avoir pleinement conscience des faiblesses de son histoire puisqu’il a longtemps différé sa diffusion auprès d’un large public. Pour les tintinophiles que nous sommes, cette pièce est cependant indispensable à la compréhension de l’ensemble de l’œuvre, et un album d'Hergé, aussi mineur soit-il, reste forcément une lecture digne d’intérêt…

  Vivement la suite !

© Hergé/Moulinsart

© Hergé/Moulinsart

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de David Verdier
  • : Des 'billets' sur des films vus, des lectures, l'avancement de mes écrits divers, des manifestations culturelles auxquelles je participe...
  • Contact

Recherche

Pages

Liens